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24 novembre 2017 5 24 /11 /novembre /2017 09:18
Après 35 ans de vie commune, le V7 Sport du Préz' s'en est allé...

Après 35 ans de vie commune, le V7 Sport du Préz' s'en est allé...

Lettre à Bruno di Porti Vechju.

Saluta,

Merci de ton coup de fil, T'as bien raison d'essayer de comprendre, mais aussi de venir réconforter un vieux rat dans le blues.

JiPé m'a dit, «  tu as l'air un peu Tendu sur la photo » , affirmatif mon poto ! Et il a raison, le bougre, mais pas pour ce que l'on croit. Bien sûr, un peu parce que je sais que la chiotte va partir ce soir-là, mais pas seulement...plus peut-être parce que je viens de réaliser avec cette dernière chevauchée qu'il vaut mieux la "transmettre", cette chiotte, car, décidément, je n'ai plus les quilles, les reins, les... couilles pour exploiter ce chef d'oeuvre mécanique. Bien sûr, ça fait chier , pas réussi à la démarrer à la poussette, alors j'ai remis un démarreur... tu peux imaginer ça ? Encore de beau restes l'ancien, mais bon, quand même, plus de souvenirs que de présent ! Hier, dans mon dernier run avec le V7, j'ai été pulvérisé par deux moteux jap's qui m'ont tendu un "pied de courtoisie" rasant l'asphalte sans savoir, ni quoi, ni qui ils doublaient... O tempora O morès, l'humanité va mal et on se sent un peu comme le dernier des Mohicans sur la strada longa.

Autrefois, au même âge, on se souciait plutôt de voir qui on croisait, qui on doublait, pour la rencontre ; on s'arrêtait, on partageait, on apprenait aussi , surtout.

On était gourmant de vie ! On roulait vite certes aussi, mais plus pour l'extase que par habitude...On écoutait la pompe à huile, les culbus et le son du méga.

Le V7 sport est donc parti ; avec un plus jeune, il a 28 ans, l'âge que j'avais quand je l'ai trouvé au fond de l'échoppe d'un motociste . Je me souviens encore du frisson ressenti quand j'ai aperçu le doube came qui dépassait entre deux béhèmes ( si-si, c'était chez Lucien, le concessionaire BMW de Coursan, à côté de Narbonne ). Je l'ai voulue aussitôt cette machine, comme on veut une femme, dont on imagine pas sur l'instant qu'elle va nous apporter autant de plaisir que de souffrance ! Et je l'ai eue, comme ce jeune "inconscient", en ce soir frisquet de novembre, heureux lauréat d'une liste de prétendants que j'ai épluchée jusqu'à en avoir la nausée ; car il y en avait des cons, des empaffés mondains, qui la voulaient cette bécane ; pour le prestige, pour faire de l'optimisation rascale, ou encore le plaisir égoïste d'améliorer un patrimoine mécanique poussiéreux.

Trié sur le volet, il a été choisi comme pour un CDI « ad vitam », sur un ressenti, une émotion et un profil qui ne laisse aucune ambiguïté sur ses aspirations profondes. Il l'a payé certes, mais il l'a surtout payé d'une confrontation philosophique et mécanique. Un examen de passage de trois heures, comme un tremplin vers l'au-delà mécanique et routard, des temps d'avant ; il ne savait pas encore que ce n'était qu'une étape et il en a accepté l'augure, par par curiosité et je veut le croire, par passion.

Voilà, l'histoire du V7 n'est pas terminée, elle continue et, l'amertume du vide que cela fait dans le garage et au tréfond de mon âme sont compensés par la satisfaction d'être utile à une transmission et à un apprentisage de la résistance à ce monde qui veut tout asseptiser et réglementer.

Pour preuve, Raphaèl, le nouveau propriétaire vient de me passer un courriel de remerciements humides : Ne résistant pas à l'envie, en arrivant chez lui, il a fait péter la bête dans la rue à 23h00... réveillant tout le quartier...à l'ancienne !

Trié sur le volet, que je te dis !

Je tembrasse.

@+ HLB

 

Une légende qui s'en va !
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